A grand renfort de communication presse, pour faire oublier l’épisode législatif sur les néonicotinoïdes, ont été publiées ce 9 octobre, les conclusions de l’Anses en ce qui concerne l’utilisation du glyphosate.
L’Anses a lancé en novembre 2018 une évaluation des alternatives au glyphosate. L’objectif était de déterminer les usages pour lesquels il peut être substitué et d’identifier les situations d’impasse. L’évaluation a porté sur quatre principaux domaines d’utilisation dont la viticulture. L’Anses s’est appuyée sur trois rapports produits par l’INRAE.
L’analyse de ces travaux a montré que des alternatives à l’utilisation de cet herbicide sont déjà couramment utilisées, notamment le cas de l’usage du désherbage mécanique pratiqué entre les rangs des vignes ou encore le recours à des zones enherbées.
En revanche, les travaux conduits par l’INRAE mettent en évidence des situations d’impasse. Parmi ces impasses: les situations où le passage d’outils mécaniques est irréalisable, du fait de terrains caillouteux ou en forte pente ; l’impossibilité de disposer à court terme sur le marché français de machines agricoles permettant le désherbage sous le rang, en viticulture et en arboriculture ; la destruction des plantes indésirables vivaces (adventices) difficiles à éliminer ou encore l’agriculture de conservation, qui n’utilise pas le labour pour préserver les sols.
Pour la viticulture, les conclusions de l’Anses sont :
– Interdiction d’utilisation du glyphosate entre les rangs de vigne : l’alternative est le maintien de l’herbe ou le désherbage mécanique ;
– Utilisation autorisée dans les situations où le désherbage mécanique n’est pas réalisable : vignes en forte pente ou en terrasses, sols caillouteux, vigne-mères de porte-greffes ;
– Restriction de la dose annuelle maximale autorisée à 450 g de glyphosate par hectare, les applications étant limitées à 20 % de la surface de la parcelle, soit une réduction de 80 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.
Les conclusions de cette évaluation sont désormais prises en compte par l’Anses pour renouveler ou délivrer les autorisations de mise sur le marché (AMM). Pour les produits qui bénéficient d’un renouvellement de leur AMM, les restrictions d’usage seront mises en application dans un délai de six mois.
Anses: Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
Inrae: Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement